Récemment après avoir lu pas mal de livre d'auteurs Japonais, je me remets à littérature d'auteurs Vietnamiens ou portant sur le Vietnam et je me suis dit que ce serait interessant de les partager avec vous !!
Note sur l'auteur : Née en 1979 à Clamart, Minh Tran Huy est rédactrice en chez adjointe au Magazine littéraire et chroniqueuse aux "Mot de minuit", l'émission culturelle de Philippe Lefait (France2)
La Princesse et le Pêcheur est son premier roman.
Résumé du livre
Jamais un conte n'est vraiment innocent, ni tout à fait dénué de cruauté. En la personne de Nam, jeune Vietnamien depuis peu réfugié en France, la narratrice croit reconnaître le prince charmant. Ils sympathisent, se revoient, se confient, s'inventent un territoire secret. Mais quelque chose éloigne les gestes de l'amour : le beau garçon la traite comme une petite soeur.
A quelque temps de là, elle accompagne ses parents au Vietnam, où ils retournent pour la première fois. Devant elle, née en France, élevée et protégée comme une fille unique, le rideau se déchire. Les secrets affleurent, les rencontres dévoilent les tragédies qu'ont connues les siens. Que Nam a laissées derrière lui, peut-être...
« Mono no aware, disent les Japonais pour désigner la poignante mélancolie des choses, leur beauté éphémère et précieuse, sitôt éprouvée, sitôt perdue »
Mon sentiment après avoir lu ce livre, c'est que je comprend d'avantage les Vietnamiens ... les
enfants qui sont nés en France, qui sont seuls à la recherche de leur identité, perdu dans la difficulté d'avoir à assumer deux cultures. Qui subissent l'autorité des parents, une
éducation sévère, le poids vis à vis d'eux qui ont tout quitté pour un avenir meilleur, de toujours se supasser. Le Vietnam qu'on leur "rabâche" sans cesse mais qui ne represente
que des mots couchés dans un livre, une leçon d'histoire apprise par coeur, une image flou de
leurs origines ...
Mais aussi le destin et la vie des parents qui ne sont plus à leur place nulle part, évitant de parler du passé, ils se sont réfugié dans le travail pour oublier, désormais tout leurs espoir ils les fondent dans la réussite de leur enfants ... qui serait au final la seule chose qui justifierait d'avoir tout perdu.
C'est aussi le récit d'un amour impossible entre Lan née en France et Nam "Boat People" ayant fuit le
Vietnam avec son frère en laissant dérière lui le reste de sa famille. Il semble que tout les oppose et que le seule trait d'union de leur destin soit le Vietnam... et pourtant les non
dit, les silences, les douleurs que l'on enfouit au plus profond de son coeur, c'était tout ce qu'ils partagé sans avoir besoin d'y mettre des mots ... c'est bien ceci qui les liait.
Si vous ne connaissait pas les légendes Vietnamiennes, ce sera une découverte en plus car ce livre en est rempli, ce qui lui donne une certaine légèreté et une poésie qui contraste avec "la réalité" parfois cruel du récit, les destins tragiques et douloureux de sa famille et amis, ceux qui ont fuit, mais aussi de ceux qui sont resté...
Le passage du livre qui m'a le plus marqué sont
aussi les derniers mots de ce roman ...
"Dans la vie, on croise des gens précieux, qu'on voudrait garder toujours auprès de soi, mais qui, pour des raisons qui ne tiennent ni à eux, ni à nous, sont forcés de s'en aller. Ce n'est pas qu'ils nous abandonnent de leur plein gré, ni que nous soyons coupables de n'avoir pas su les retenir, c'est juste que, parfois, il ne peut en être autrement. Il m'est arrivé de chérir profondément des êtres que j'ai perdus, et c'est peut-être pour cela qu'on écrit, pour les retrouver et cheminer, l'espace d'un instant, à leurs côtés. Comme si rien n'avait changé."
Si vous avez lu ce livre n'hésitez pas à partager vos critiques et impressions ... Notamment je ne suis pas
sur de comprendre quel était le message de Nam en laissant à la jeune fille son livre racontant la légende de "Hon Vong Phu"